La gourmandise, un péché capital ? Ou plutôt une vertu capitale ? Biterrois et visiteurs en tout cas, y sacrifient en toute bonne conscience : cornets, coupes et petits pots de glaces rencontrent d’ailleurs particulièrement leurs faveurs.

Les artisans et cafés-glaciers n’ont, eux, pas connu pareille abondance dans la ville depuis… des lustres, lorsque les dames en chapeaux emplumés, dentelles et corsets, accompagnées de messieurs en canotiers et moustaches cirées, venaient se rafraîchir à la terrasse du « grand café glacier », sur les allées Paul Riquet. Or en moins de 5 ans, on a vu fleurir à Béziers plusieurs échoppes et/ou ateliers de fabrication de glaces maison et de qualité.

Parce que déguster une glace artisanale est un des plaisirs les moins onéreux et les plus représentatifs des instants de détente que l’on s’accorde ?

Parce que la ville manquait singulièrement, justement, de ces échoppes et de ces saveurs glacées hormis bien sûr, le sus-mentionné Antolin, dont on goûte les productions plutôt dans la sphère privée ou dans des restaurants ?

Parce que la montée en gamme des artisans-glaciers, soucieux de la qualité et de l’origine des produits qu’ils utilisent, rencontre un public de plus en plus sensible au « bio » et autres « vérités des saveurs » ?

Certainement, mais surtout : c’est parti pour durer ! Le centre ville et le Biterrois offrent désormais plusieurs « adresses » qui émoustillent les papilles :

Dans la catégorie « Madeleine de Proust » : Antolin, un des plus anciens artisans-glaciers de France. Son image repose toujours sur le triporteur qui, dès 1916 et durant des décennies a prodigué ses cornets de glace dans Béziers. 104 ans plus tard, l’entreprise est installée dans des locaux ultra-modernes à Boujan-sur-Libron, fabriquant avec du lait tracé des Pyrénées ses crèmes glacées et sorbets, au miel de Pézenas et amandes, ou un chocolat doré à la fleur de sel de Gruissan… Et depuis 2018, Antolin est classé « entreprise du Patrimoine vivant » par le Ministère de l’Economie et des Finances. Mais pas de terrasse où déguster : il faut aller à Boujan acheter les bacs de crème glacée pour s’en régaler chez soi.

Au rayon « gelati de tradition italienne » : on s’arrête à l’ombre de la Place Jean-Jaurès. Au glacier de l’hôtel XIX. Là, pas de production maison, mais des glaces fabriquées à Turin, sans conservateurs, sans arômes artificiels, sans colorant, avec du lait et des œufs des élevages de l’entreprise etc.. Amateurs de saveurs Gianduja ou marron glacé, straciatella ou noisette, bienvenue !

Production artisanale chez « Coco Mango » : les glaces sont élaborées, produites à Vias, avec soin et patience. De l’artisanal et du local, donc. A Béziers, Coco Mango est installé place Gabriel-Péri (à côté de l’hôtel de ville) et dans un stand saisonnier sur la place Jean-Jaurès. La glace figues et amandes, ou cookies – entre autres -, semblent rencontrer la faveur du public.

Les p’tites nouvelles, « Les caprices de CahSy » : Cah pour Catherine, Sy pour Sylvette. 2 femmes pleines d’énergie, de volonté, qui ont totalement changé de vie et de métier, pour s’installer – au coin de laplace du Forum, dans une boutique et terrasse très cosy. Elles sont reparties à l’école pour apprendre « la grande tradition de la glace à la française » explique Cathy. Aujourd’hui, elles fabriquent deux fois par semaine dans leur atelier vitré, au coeur de la boutique, des glaces et sorbets délicieux. Du sorbet chocolat au piment d’Espelette, à la glace fraise-basilic-menthe, les parfums changent, la qualité reste.

Monique

Comme un chat, elle a eu plusieurs vies ici et là, vécu des histoires et des moments d'histoire. Mais toujours, dans les regards, les sourires, les mots comme dans les livres, les archives des pays, territoires et villes qu'elle a parcourus, elle a tenté de saisir la "substantifique moelle" (chère à Rabelais) des lieux et des gens. Et elle aime les raconter, ces grandes et petites histoires...