Bienvenue dans le pays Biterrois, où les mots de la « langue d’aqui » sont autant d’images et d’émotions riches, de véhicules d’une culture ancienne.

Avis à tous les arrivants, estivants, nouveaux résidents à qui ce manuel linguistique de survie est dédié : tous ces mots, locutions, transpositions de l’occitan en « français du Languedoc » (ce qu’ici on appelle « le francitan »), vous permettront de vous intégrer à la culture et aux coutumes du Biterrois. Sans ça, deux solutions :

  • le goudron et les plumes avec reconduite immédiate à la sortie nord de Lodève où, comme chacun sait, se situe la frontière entre le Midi et la banquise ;
  • recrutement d’un interprète local, séjour linguistique intensif (incluant apéros sous les platanes, parties de pétanque sur terrain de boules de votre commune de résidence).
    On vous embarque ici dans un lexique, fruit d’une longue collecte, réalisée auprès des habitants de l’agglomération. Biterrois et sérignanais, boujanais et montblanais nous ont ouvert les portes de leur mémoire et de leur identité. Mais aidez-nous à le compléter, l’enrichir encore : on compte sur vous, vos souvenirs, vos habitudes de langage. 
    C’est parti pour le dictionnaire du Petit biterrois :

A


aïssable : 
(prononcer « aïssaple ») c’est le comportement d’un garnement, insupportable, agaçant : « Ouh, mais que tu es aïssable aujourd’hui toi. Allez zou, file dans ta chambre Ninou, que je te voie plus la figure ! »

alispé comme un calandre (être) : être bien habillé, sur « son 31 ». « Mon Dieu Françou, que t’y es alispé comme un calandre, c’est pour la communion du pitchoun? »

a vista de nas : à vue de nez (prononcer : a bisto dé nass). « A vista de nas, cet arbitre, il est pas pour nous… »

adieu : salut, bonjour… Mais aussi au revoir. « Et adieu, ça va toi? »

alincade/arincade (une) : avant tout, ici, c’est une une sardine séchée… D’où, par extension, une personne grande et maigre. « Tu vois le poteau télégraphique là ? Eh bé de profil on dirait cette alincade de Guilhem. Et voilà ».

B

bartas : buisson

bestiasse, bestiassoune : nigaud, nigaude. « Arrête de faire ta bestiasse ou je te colle deux bouffes »

bouillaque : une médisante. « Tu sais que la Finette, comme bouillaque, on fait pas mieux »

bouillaquer/bouillaquéjer : médire. « Tu aurais entendu, pendant le repas de noces, les vieilles grenouilles de bénitier, elles arrêtaient pas de bouillaquer, et patati et patala »

bougnes, bougnettes : des taches grasses, des saletés « va te changer Ninou, que ton gilet il est plein de bougnettes ».

bader/badaïre : regarder, admirer, ou rêver. « Le Guilhem, il la badait sa Ninette… j’arrêtais pas de lui dire : arrête de faire ton badaïre, que t’as l’air d’un congre affamé ».

bouffe : baffe, claque . »Il te lui a mis une paire de bouffes ce jobastre, que c’est le mur qui lui en a mis une troisième ».

bouléguer : bouger, remuer, faire rouler. « A la rifle de dimanche, à la salle des fêtes d’Espondeilhan, le Christian il arrêtait pas de brâmer à l’animateur qui faisait tourner la cage des boules : « boulègue, boulègue »

brasséjer/brasséjaïre : brasser du vent, brasseur de vent… « Tu sais finalement, une éolienne, ça brassèje pas plus que ma voisine eh ».

brave : gentil, couillon, long… « Ca commence à faire un brave moment que j’attends », ou encore « elle est brave cette Finette, elle est allée me faire les commissions », ou enfin « Faut pas lui en vouloir, il est un peu brave, le Toinou ».

buffer : souffler. « Quand le Mistral buffe comme ça, on espère pas s’en prendre pour 9 jours »

buffadou : bâton percé dans lequel on souffle, pour attiser le feu dans la cheminée.

bourril : peluche. « J’ai plein de bourrils sur mon pull, c’est pas beau ».

braguer (se) : s’habiller, remettre ses vêtements en ordre. « Brague-toi un peu, t’as la chemise qui sort du pantalon »

brêle : en occitan, une brêle est une mûle. Donc, dans la conversation en « francitan », c’est synonyme d’incompétent(e), d’andouille quoi… « Regarde-moi cette brêle, même pas capable de mettre 3 points, à 20 mètres face aux poteaux » (ça, c’est ce qu’on entend dans tous les stades de rugby de la région).

Ah ça… il buffe comme un perdu dans sa trompette, lui. Normal : c’est la joie de la Feria

C

camel : chameau/dromadaire. « Lo camel de Beziers es una brava bestia, saves qué… » « Tu sais que le chameau de Béziers, c’est une brave bête »

camelou : par extension, habitant de Béziers, Biterrois donc, car le camel est l’animal totémique de la ville.

coufle : plus que rassasié. « J’ai tellement mangé que je suis toute coufle maintenant ».

cabourd (-e): fou, abruti. « Mais il est cabourd lui, de vouloir plonger de la falaise »

cabus : plongeon « Vas-y Ninou, pique un cabus, ça va te rafraîchir ».

cabusser : du verbe occitan cabussar, qui signifie plonger et plus généralement, tomber la tête en avant : « il avait tellement tchuqué le Guilhem, hier, qu’il a bien failli cabusser dans l’Orb ».

caguer : embêter, faire suer. « Il me fait caguer, le garagiste : ça fait trois jours qu’il me promet de réparer ma voiture ».
cagar : version plus occitane de « caguer ». Un célèbre dicton local dit aux enquiquineurs et autres coupeurs de cheveux en quatre « va t’en cagar a la vinha et porta me la clau » (prononcer : « ba t’ain caga à la bigno é pourto mé la claou »). En version sous-titrée : va caguer à la vigne et rapporte-moi la clé…

cacou : jeune homme qui veut « faire le beau », impressionner. « Arrête de faire ton cacou et escampe-moi tes lunettes de soleil, qu’il est minuit, vaï « 

cagade : bêtise. « Après une cagade pareille, t’étonnes pas que ta mère elle te colle deux bouffes »

cagagne : blues, cafard, malchance, diarrhée. « Le Marcel, il est en pleine cagagne depuis que Mariette elle s’est escampée avec un type ». Avoir la cagagne : avoir peur, ou une indisposition gastrique momentanée…

cagnas : soleil, cagnard. « Il te fait un cagnas, à pas mettre une bête dehors ». Mais un cagnas, c’est aussi un grand flemmard devant l’Eternel… « C’est le cagnas qui te rend cagnas comme ça? »

cagne : la flemme. « avec ce cagnas, j’ai la cagne d’aller au travail. A vista de nas, il doit bien faire 45° ».

care : la honte. « La care qu’il s’est tapée le Gégé, quand il a empégué la bagnole de son père. Toute neuve qu’elle était ».

carrer (j’en ai rien à…) : n’en avoir rien à faire de quelque chose

Casquer : prendre des coups. « Wouah, il a casqué grave le pilier de Vendres, l’autre jour… l’arbitre a mascagné pour calmer tout le monde »

castagne : coup de poing, bagarre, de l’occitan castanha (châtaigne, marron). « Tu m’étonnes que les bleus aient débarqué à la fin du match… t’aurais vu la castagne entre les supporters ! »

clugner : compter, quand on « fait de l’oeil » ou quand on joue à cache-cache. « Marinette, c’est toi qui clugnes cette fois-ci ».

collègue : copain. « A la Féria, t’y vas pas si t’as pas des collègues pour t’accompagner »

couillounet/counas : petit couillon

craques : mensonges, bobards. « Arrête, va, y a un brave moment qu’on y croit plus, à tes craques »

coufir : mijoter, faire mijoter. « Mme Angèle, c’est la reine du ragoût : les petits oignons, les lardons, les haricots, elle te fait coufir tout ça dans sa cocotte… et ça te fait de petits « plop plop plop » de contentement dessous le couvercle ».

Lo camel de Besiers, le chameau de Béziers, animal totémique de la ville.

D

décaniller : faire tomber en tirant dessus, ou partir. De l’occitan descanilhar. « Au chamboule-tout mon Fredo, il a pas son pareil pour décaniller les boîtes de conserve »

dévarier : mettre sens dessus-dessous, bouleverser. « Mon Dieu que cette histoire, ça m’a toute dévariée » (prononcer dévarillée)

dégun ou digun : personne (au sens de vide). « Mais y a dégun à cette fête »

de longue : à longueur de temps. « Il m’a tcharré sur sa nouvelle voiture… et de longue, je te prie de croire »

descounéger : faire des bêtises (ou, en plus cru : déconner)

E

estabousit : ébahi (limite… abruti), bouche bée

espatarrer (s’) : s’étendre de tout son long. « Vé, comment il est tout espatarré sur le canapé ce grand estabousit »

escamper : jeter, enlever. « Frédo, escampe-moi immédiatement tous tes habits là, qu’ils sont comme des peilles sur le plancher de ta chambre« 

(s’)estramasser : tomber de tout son long ou bien, carrément, « se planter », échouer

(s’)escaouner : étouffer de chaleur

empapaouter : rouler, arnaquer, de l’occitan empapautar. « Je te jure, je lui tourne la face pour toujours à ce gandar, vu comment il m’a empapaouté »

empéguer : percuter. De l’occitan empegar (enduire quelque chose de colle pour le fixer). « J’avais tellement tchuqué que je me suis empégué un reverbère hier au soir »

emboucaner : à l’origine, fumer la viande. Par extension, « se faire enfumer », se faire avoir. Enfin, quand on est enrhumé, on dit souvent : « je te fais pas le poutou, que je suis tout(e) emboucané(e) »

enquiller :
1- Enfiler, mettre.« Pas moyen d’enquiller le fil dans la perle. J’en finis pas de ce collier. Ca m’énerve! »
2- S’introduire.« Il s’est enquillé précipitamment dans la rue Canterelles mais les flics l’avaient déjà repéré ».
3- Faire sans attendre, enchaîner. « Allez, à partir de maintenant on enquille, on a déjà perdu trop de temps ! »

ensuqué : endormi, l’esprit… lent. « il est ensuqué de naissance ton frère ou quoi? ».

escagasser : ratatiner, casser, abîmer. De l’occitan escagassar. « Quand elle brame à la télé la Céline Dion, je baisse le son tellement elle m’escagasse les oreilles »

escaner : égorger, étouffer. De l’occitan escanar, (égorger). « Je l’ai avalée tellement vite la soupe de la mamète, que je me suis escané. Après, je toussais comme un perdu ».

esclaffer : exploser, briser. « Tu sais quoi? Il m’a esclaffé le vase en cristal de la grand-mère ce drôle »

espanter : épater. « Alors là, tu m’espantes collègue! »

estouffadou/estoufadis : étouffant, trop nourrissant. « Tu m’étonnes que je me sois escané à midi : il était quand même bien estouffadou son clafoutis, à Gisèle »

Espéra! (prononcer « espèro ») : attends!

Ah c’est sûr, c’est pas des jeux pour les ensuqués ça !

F

fatche (de…) : face de… expression d’origine napolitaine, qui est arrivée chez nous via Marseille. « Fatche de… comment il s’est bugné au coin de la commode le pitchoun »

feignas (-se) : fainéant. Le pire du pire : feignantas.

franchimand : essayer de parler le français avec « l’accent pointu » du nord, quand on est « d’aqui »… Une trahison pure et simple, comble du ridicule. « D’abord, je te ferai dire que le nord ça commence à Lodève. Au-dessus, y a que des pingouins qui causent le franchimand ». Et dire de quelqu’un qu’il cause le franchimand, ben c’est pas un compliment…

fenestrou : petite fenêtre, lucarne.

flambadou : outil de cuisine. C’est une longue tige métallique, terminée par un cône ouvert à la pointe, dans lequel on place un morceau de lard à faire fondre, sur la pièce de viande qui rôtit ou tourne au feu de bois.

frisquet : frais. « Boudi, mais c’est qu’il fait frisquet ce matin »

Femnassier (un) : un homme à femme(s…). « Tu sais que, ce Brade Pitte, comme femnassier, il se pose un peu là vaï »

C’était vraiment pas un boulot de feignas, d’imaginer et construire les 9 écluses (à la pelle et à la pioche!)

G

gafét : enfant, apprenti.

gandar : un cacou mais en pire..

gante (une) : quelqu’un de pressé et d’exubérant

gnaquer : mordre« Je me suis fait gnaquer le mollet par l’espèce de ratagnol tout poilu de ma voisine. Je les déteste, tous les deux. »

gavatch : gars de la montagne. Dans l’Hérault, cela désigne essentiellement les Aveyronnais, les Tarnais et les Auvergnats descendus de leurs plateaux (du Larzac, de Lacaune, de l’Aubrac) au XIXe siècle, pour travailler dans les vignes du Biterrois et de l’Hérault.

goulamas : personne qui travaille, ou mange salement. « Alors ça, c’est vraiment du travail de goulamas »

grandét : qui grandit « Hou, mais c’est qu’il se fait grandét ce pitchoun »

graillou : bon petit repas entre amis. « On se fait un petit graillou samedi soir? »

ganivelle : palissade à claire-voie, faite de minces piquets de châtaignier, reliés par du fil de fer, que l’on plante dans les dunes du littoral, pour fixer le sable.

j

jobastre : fou, malade. Bien pire que le qualificatif « cabourd ». « Mais il est jobastre celui-là, qu’il a massacré sa femme à coups de tisonnier! »

L

longagne : long, « longuet ». « Oh, elle commence à se faire longagne cette réunion »

Les ganivelles, élément traditionnel du paysage, dans les dunes du littoral de Béziers Méditerranée

M

maïsse : maissa en occitan, qui signifie mâchoire et par extension, gueule, donc « grande gueule ». « Il a une maïsse celui-là, qu’il en est pas maître tu sais ».

malle : coffre de voiture. « Manon, mets le panier de pique-nique la malle, allez zou ! »

marinas : vent du sud, soufflant de la Méditerranée, qui apporte pluie, ciel gris et humidité « ouh là, ça sent le marinas, j’ai mon rhumatisme qui me reprend ».

mascagner : avoir des difficultés à, s’y prendre maladroitement pour faire quelque chose. « Tu mascagnes, tu mascagnes là, tu peux pas lire le mode d’emploi, comme tout le monde? »

murge (prendre une), murger (se) : se saoûler. « Il s’est pris une murge d’anthologie samedi soir, le Bastien »

masque (la) : mauvais sort, poisse. « Tu as la masque toi, y faut te faire désenvoûter »

mafre (la) : malchance. « Tu parles d’une mafre toi, cet accident »

mèfi: méfie-toi, fais attention.

mèque : la morve. « Mouche-toi, que t’y as la mèque au nez »

mescladis : mélange, voire bazar, même…

moucadou : un mouchoir. A Béziers, on voue un véritable culte à Notre Dame du Moucadou, statue qui trône sur au Cimétière Vieux… Mais on vous racontera l’histoire un autre jour.

Mourre (faire le) : une personne qui boude, qui fait la tête  « Oh t’as pas fini de faire un mourre de six pieds de long ? »

macarel : nom de D…. A l’origine, déformation du mot maquereau

m’as compres (prononcer « m’ass coumprèss ») : tu m’as compris, tu vois ce que je veux dire…

macaniche : voir macarel

mazanque (une) : autre qualificatif pour brêle, trume, bref… un maladroit (ça s’adresse souvent à un joueur de rugby qui a raté une passe, une pénalité)

mousséguer : mordre « mamie, je me suis fait mousséguer par le corniaud des voisins, j’ai maaaal »

N

Nadal : Noël. Joyeux Noël : « Bon, Nadal ». Joyeux Noël à tous : « Bon Nadal a totes »

Nadalenca : la bûche de Noël (le gâteau bien sûr)Mais dans le Languedoc, il y a aussi de nombreux adeptes des « tretze dessèrts » (les 13 desserts, si chers aussi à nos cousins Provençaux)

« Macarel », célébrissime interjection occitane, vient de lui, le maquereau, roi de la Méditerranée !

P

pain : un coup de poing

pâquette (faire) : tradition dans le biterrois qui consiste, le dimanche de Pâques, à aller pique-niquer en famille au bord de l’Orb, ou dans sa « campagne » (comprenez : maison de campagne).

parpeleger : battre des paupières. « va te coucher va, que t’as les yeux qui parpelèjent comme un papillon dévarié »

paquetas : un gros paquet (une grande quantité)

patchaque : de l’occitan pachaca : magouille. Par extension : bazar, binz. Ou gros mensonge. « Il m’a tombé une de ces patchaques le Guilhem, un chef d’oeuvre de conneries »

pauvre : feu (au sens de personne décédée). « Tu te rappelles, ce pauvre curé, comme il était brave? »

pèque : autre désignation pour enfant « Quand j’étais pèque, j’allais tous les mercredis chez ma grand-mère »

péguer, pégueux, pégous : coller, poisser (et adjectifs y afférant bien sûr). « Comment je sais que t’y as volé la confiture? Eh bé regarde, comme tu as les doigts et le menton tout pégous, couillounét va ». A l’inverse, on se nettoie pour « se dépéguer« , voire… se débarrasser de quelqu’un. « J’arrive pas à m’en dépéguer de celui-là »

peille : chiffon, loque. « Va te changer le chemisier Zoé, qu’on dirait une peille ». Par extension, la « langue de peille » est une personne médisante. « Tu ferais mieux de t’occuper de ton ménage, que de faire la langue de peille comme ça ». Donc, le « peillarot« , c’est aussi celui qui est mal fagoté.

pétas/pétasser : rapiéçage, rapiécer.. par extension « se débrouiller ». « Mamée, j’arrive pas à boutonner ma veste » dit le petit, « eh bé petasse-toi » répond-t-telle.

pesquer : choper, se faire choper. « J’ai lu dans le journal que le petit Toinou -de la mauvaise graine çui-là-, eh bé il s’est fait pesquer par les gendarmes à la sortie de l’autoroute ».

pescofi : pêcheur

piche/cagole : la Piche est au Biterrois, ce que la Cagole est à Toulon et Marseille… Une fille qui en rajoute dans le maquillage et le décolleté, mais pas vraiment dans la distinction. « Arrête de faire ta piche Lola, que ça te donne mauvais genre »

pissadou : ouatère clozette

pitchou (-ne) : petit. Pitchounet : tout petit

pigne : coup. « Je me suis pris une pigne mastar au coin de la table de la salle à manger »

platràs : une portion… pantagruélique. « Elle te m’a servi un de ces platràs de pâtes à la bolognaise ce midi, que j’en suis encore tout coufle, dis »

poche : un sac en plastique, version Languedoc. « Madame Ginette, vous seriez bien brave de me donner une poche, pour mettre mes commission si vous plaît »

polit-polida : joli-jolie. Prononcer « poulitt », « poulido » « Es plan poulida aquèra » (Elle est bien jolie celle-là). Ou encore « aqueste cop sian pouli », (cette fois-ci, nous voilà jolis!)… Proposée par Georges, sur notre page Facebook.

poutou : bisou. Poutouner/poutounéger : embrasser. « Viens là que je te poutoune, que t’y as des joues qu’on en mangerait »

Pesoulous (un) : de l’occitan pesoul (le pou)… donc, un pesoulous est un pouilleux
Pesolh: le pou. C’est même l’animal totémique d’Espondeilhan

Pescofi, c’est plus qu’un métier ou un loisir… c’est une vocation.

Q

qu’es aquo? : qu’est-ce que c’est que ça? Une expression occitane qui a connu un succès national : on la voit souvent écrite « kézako ou késako ? »

quiller : dresser, mettre droit. « Regarde-moi le ce cacou, qu’il a les cheveux tout quillés sur la tête, avé le gel qu’on dirait du ciment à prise rapide »

quicher : serrer, entasser. « Mon Dieu hier, dans la navette pour le centre ville, on était quichés comme des sardines ». Mais aussi : presser, appuyer.

quicon : quelqu’un, au sens de « sacré caractère ». « Tu sais que, y a quicon chez la tata! »

quincanelle (faire) : faire faillite

R

rabaler : traîner. « J’ai rabalé toute l’après-midi en ville, tellement je m’ennuyais à la maison »

rambalh : désordre, agitation. « Mais regarde-moi tout ce rambalh, à cause de clopinettes; Boudu, les gens s’énervent vraiment pour rien »

rasper : rayer, râpé. « Il m’a raspé toute la peinture de la voiture, en essayant de garer sa trapanelle, l’autre jobastre »

ratchou : radin. « Bouh qu’il est ratchou cet Harpagon »

raï : c’est pas grave. « Raï, tu la reverras ta dulcinée »

rèche : un gadin, une chute. « Je me suis pris une rèche dans la rue Canterelles, avé ce verglas, m’as comprès ».

remballer : repousser sans ménagement. « Ouh, il m’escagasse les oreilles lui. Je vais te le remballer vite fait »

rougne : bon à jeter. « Regarde-moi ça, toutes ces rougnes qu’on garde pour rien. Mais escampe-moi tout ça vaï ! »

repapejer : radoter. « Eh bé, sur la fin, il commençait à repapéjer ce pauvre curé »

repounchou : salade sauvage aux racines comestibles, par extension, asperges sauvages que l’on trouve dans les vignes languedociennes.

rifle : loto, dans tous les villages du Languedoc

rouméguer/roumagaïre : râler, pester, grommeler/râleur, grognon. Comme le disent les conducteurs biterrois « roumeguès pas et passà davant » (arrête de râler et double…)

ronquer : dormir profondément. « Tu ronquais comme un loir en cure de sommeil. Je me disais bien que tu étais un peu ensuqué ces derniers temps ».

rouziguer : ronger un os.

récaté : « être récaté à la potasse »… être saoul

rafatun (faire) : ne pas avoir l’air net, propre « elle fait rafatun cette piche »

rôder comme un cochon malade : marcher très vite

rasper : courir comme un dératé

Décaniller toutes ces boîtes pourtant bien quillées ? Un plaisir.

S

sadoul (en avoir un ou son…) : en avoir sa dose. « J’en ai mon sadoul, de cette masque »

soquet : la souche de vigne, ou la bûche que l’on place traditionnellement dans la cheminée à Noël, pour qu’elle brûle jusqu’au Nouvel An, emportant au fil des jours tous les soucis et les peines de l’année écoulée.

sousquer : ronger.

sécade/séquère : sècheresse. « Macarel, avec ce cagnas, on va se prendre une sécade… »

T

tabanas (se prendre un…) : prendre une râclée

tanèque (faire sa…) : faire son intéressant. « Franchement elle a pas de figure, l’autre piche, à faire sa tanèque là… »

tchaoupiner : trifouiller, manipuler quelque chose de manière maladroite, sans doigté ni expérience. « T’y en as pas marre de tchaoupiner cette radio, qu’on dirait que ça miaule en dedans »

tchaper : manger beaucoup. « Avec ce qu’il tchape çui-là, il vaut mieux l’avoir en photo qu’à table, vaï »

tcharrer : parler, discuter

tchatcher : parler vite, débattre

tchuquer : boire… plus que de raison. Mais aussi sucer, téter.

teston, testut : entêté

tignous(-e) : teigneux. « Bah, ce demi-de-mêlée, qué tignous dans la récupération de balle »

trapanelle : voiture hors d’âge et quasiment d’usage. « Sa trapanelle à Loulou, elle te fait un boucan d’enfer, quand elle mascagne dans les montées… que c’en est pitié »

traoucas : un trou, voire un gros trou. « Vaï, mais à quoi tu ressembles là, avec ta chemise comme une peille, et ce traoucas au pantalon? »

traste, traston : vieux truc, « rossignol »

tuster : tricher.

tchounpiner : boire excessivement

tchinboul (un) : un fou, un maboul

tuque (une) : personne un peu niaise

tissous : qui suscite une envie furieuse, déraisonnableTissous se dit aussi de quelqu’un qui n’a de cesse de « chambrer », narguer, taquiner.

V

ventrou : le ventre

Z

Zou : allez va ! « Zou l’escouba ! Zou du balais ! « 

Monique

Comme un chat, elle a eu plusieurs vies ici et là, vécu des histoires et des moments d'histoire. Mais toujours, dans les regards, les sourires, les mots comme dans les livres, les archives des pays, territoires et villes qu'elle a parcourus, elle a tenté de saisir la "substantifique moelle" (chère à Rabelais) des lieux et des gens. Et elle aime les raconter, ces grandes et petites histoires...