Le 1er juillet 2022, après dix-huit mois de travaux, la mobilisation de plusieurs millions d’Euros, le cheminement doux, entre le Pont-Vieux de Béziers et le parvis de la cathédrale Saint-Nazaire sera inauguré. Bouclant ainsi le sentier pédestre reliant les 9 Ecluses de Fonseranes à l’acropole biterroise et au centre-ville.

Ce chantier n’est pas une mince affaire. D’abord parce qu’il a fallu franchir un dénivelé de rien moins que 42 m, entre le niveau du fleuve Orb et la cathédrale ! Ensuite parce qu’il a fallu créer une faille entre deux tronçons des remparts de la ville : le premier ceinture l’ancienne prison, bâti au XIXe siècle ; l’autre, construit au XVIIe siècle, soutient le jardin des Évêques. Et entre ces « deux tranches » de remparts, les créateurs du projet ont imaginé installer un escalier et un ascenseur, afin d’accéder au parvis de St Nazaire.

D’une rive à l’autre

A l’autre bout de la passerelle et du grand talus des remparts, nichés derrière une maison, se trouvent le premier escalier et le premier ascenseur, qui font la liaison avec l’Orb, le Pont-Vieux, par des cheminements aménagés. Allant même jusqu’à faire renaître sous forme de sente pédestre et cyclable une rue disparue depuis longtemps : la rue du Pont (qui liait antan le Pont-Vieux au boulevard Tourventouse et à la rue Canterelles). Sur la rive droite du fleuve, derrière l’amphithéâtre, un parking de 350 places est également en cours de construction.

un chantier qui change la ville

Et comment achemine-t’on des tonnes de matériaux, poutrelles, le long de talus aussi pentus que ceux des remparts ? Eh bien avec une grue de 65 m de haut, qui a pris place sur le chantier en octobre 2020. On la regarde d’ailleurs toujours avec un zeste de circonspection, lorsque l’on franchit le Pont-Neuf.

A l’énoncé des chiffres, on imagine bien aussi tout le travail d’étude, de réflexion, de sécurisation, de préservation patrimoniale, qu’il a fallu mener avant de « poser la 1ʳᵉ pierre » du chantier. Mais le jeu en vaut la chandelle, tant ce cheminement doux constitue – quasiment – une révolution urbanistique à Béziers : des 9 écluses à la cathédrale, le Pont-Vieux « efface » depuis longtemps l’obstacle constitué par l’Orb, mais la colline St Nazaire, jusque-là infranchissable, est désormais accessible. Grâce à la passerelle, aux escaliers et ascenseurs installés là.

L’espace entre les remparts, où la passerelle entre pour donner accès aux escaliers et à l’ascenseur vers le parvis de la cathédrale

Le pont-vieux trouve une nouvelle jeunesse !

Point de départ du nouveau cheminement doux ; le Pont Vieux : il a fait l’objet de tous les soins. Intégralement nettoyé, restauré ; son tablier a été débarrassé des vieilles couches de revêtements accumulées au fil du temps. Au point que l’ouvrage a retrouvé de la profondeur et les rambardes leur fonction protectrice première… Lors des travaux, on a même remis au jour une partie de pavement médiéval !

un cheminement pour tous et un projet plus vaste

Et puis, ce grand aménagement est une réponse aussi durable qu’esthétique à la question : « comment attirer, jusqu’à l’acropole et au centre de Béziers, les milliers de personnes qui viennent visiter et admirer les 9 écluses de Fonseranes » ? Mieux encore, le projet a été conçu dès l’origine pour être accessible à tous : piétons, cyclistes, familles avec bébés dans leurs poussettes, personnes à mobilité réduite.

Ensuite, il restera encore 2 étapes à franchir pour redonner à l’acropole biterroise toutes ses lettres de noblesse : l’aménagement du grand hôtel-restaurant dans les bâtiments de l’ancienne prison (le chantier a démarré) ; et la création du Grand Musée de Béziers, dans l’ancien palais épiscopal et ex-Palais de Justice. Mais c‘est encore une autre histoire, qu’il reste à écrire…

Monique

Comme un chat, elle a eu plusieurs vies ici et là, vécu des histoires et des moments d'histoire. Mais toujours, dans les regards, les sourires, les mots comme dans les livres, les archives des pays, territoires et villes qu'elle a parcourus, elle a tenté de saisir la "substantifique moelle" (chère à Rabelais) des lieux et des gens. Et elle aime les raconter, ces grandes et petites histoires...