Type d'itinéraire : Pédestre
Distance : 2.9km
Durée (moyenne) : 01:00
Niveau : Très facile
Dénivelé : 66D+
Départ : BEZIERS
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Vous adorez l'Histoire de Béziers ? On comprend ça. Laissez-nous donc vous emmener en balade, à travers le temps et l'espace de cette ville, avec ces fresques qui ont beaucoup à vous raconter !

Votre itinéraire

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Molière et "Le dépit amoureux"

Monsieur Poquelin et sa troupe ont connu quelques déboires. Mais la protection du Duc d'Orléans, frère du Roy et gouverneur du Languedoc, établi fort confortablement à Pézenas, permet à Molière et aux siens de créer, jouer, divertir et attirer un public de plus en plus nombreux. Ainsi en 1656, un an avant de quitter définitivement le Languedoc, Molière crée à Béziers une pièce en 5 actes, "le dépit amoureux". Elle est donnée place de l'Ancienne Comédie (juste derrière l'immeuble où est peinte cette fresque).
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L'arrivée du train en gare de Béziers

La gare de Béziers est inaugurée le 19 janvier 1858, le premier train « Bordeaux-Sète » s'y arrête le 22 avril. Train de marchandises uniquement : le chemin de fer ne s'est ouvert au trafic voyageurs à Béziers qu'en septembre 1859. Gare, ligne, voie, matériel, personnels : tout est financé par la Compagnie des Chemins de Fer du Midi et du Canal Latéral à la Garonne. Avec un nom pareil, pas étonnant que l'entreprise -créée en 1852 par les frères Péreyre- soit étroitement liée au Canal du Midi et à son petit frère de Garonne... La compagnie exploite d'ailleurs les 2 canaux : c'est elle qui fait planter des milliers de platanes sur les berges du Canal, tout au long du tracé ! La compagnie nourrit donc un double lien Atlantique-Méditerranée : par le chemin de fer et par voie fluviale. 2 détails amusants à propos de cette fresque : • regardez bien la tête du conducteur de la locomotive : son visage ne vous rappelle rien ? Bien sûr : c'est celui de Jean Gabin, monstre sacré du cinéma français, dans un de ses rôles-phares d'avant guerre, « la Bête Humaine ». Il y incarne un criminel compulsif qui conduit « Lison », une locomotive à vapeur (le film, sorti en 1938 a été réalisé par Jean Renoir, d'après une histoire écrite par Emile Zola). • Comment deviner que vous êtes en gare de Béziers ? Sur la fresque, vous voyez des gens qui vivent avec et dans la gare (le chef de gare, le chauffeur, des voyageurs en grande tenue), mais pas le bâtiment. Et bien désormais, levez le nez avant d'en franchir la porte principale et regardez bien le médaillon central : il représente... une tête de chameau, « lou camel », animal totémique de Béziers. La Compagnie des Chemins de Fer du Midi a disparu en 1938, absorbée par la toute jeune SNCF, mais Béziers demeure un lieu particulier : c'est le centre de collecte de la mémoire SNCF en Occitanie !
3

Le chemin de Compostelle (Place des casernes)

Ce chemin, "lo camin roumieu" (le chemin de Rome) vient d'Arles, arrive à Béziers via St Thibéry, puis continue dans la plaine vers Capestang, Carcassonne. D'où son nom de "chemin du piémont". Cet itinéraire est une alternative au chemin de la montagne (Bédarieux/Castres/Toulouse). Longtemps en déshérence, il réapparaît aujourd'hui. La fresque "Compostelle" peinte place des Casernes, est toute proche de l'église St Jacques et de la halte des pélerins (gîte "lo bon camino" -le bon chemin-, ouvert en 2016). Et pour ne pas le perdre, ce chemin, dans toute la traversée de Béziers les jacquaires comme celui qui anime la fresque, repèrent sur le sol, les cabochons de bronze portant la coquille et le nom "lo camin roumieu"...
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La révolte vigneronne de 1907 (angle rue St Jacques)

Marcelin Albert, cafetier-vigneron d'Argeliers (Aude), meneur du mouvement ; ainsi qu'un fantassin du 17e Régiment d’Infanterie de Ligne (de Béziers, dont les appelés sont fils de vignerons, vignerons eux-mêmes) y sont représentés. L'origine de la crise ? En 1907, le Languedoc fournit de fortes récoltes, mais des vins sont massivement importés d'Afrique du Nord et d'autres, artificiels, sont produits en fraude. Les prix chutent considérablement, régulièrement. Les vignerons tombent dans la misère. Alors ils se révoltent. Jusqu'à 800 000 languedociens manifestent à Montpellier, après Narbonne, Carcassonne, Nîmes. L’Etat répond par la répression, envoie l’armée. Mais à Béziers, devant 160 000 manifestants, le 17è "met baïonnette en terre, refusant de tirer sur les siens"... D’où l’hommage rendu dans la fresque. Et dans une chanson que tous les languedociens connaissent. A l'été 1907, devant la "contagion" du mouvement, l'Assemblée nationale vote des lois contre la fraude.
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Jean-Antonin Injalbert (angle rue Viennet)

Ce trompe-l’oeil, intégré aux façades avoisinantes (notez les balcons de fer forgé, rigoureusement identiques, "en vrai et en peinture"...), est dédié au sculpteur biterrois, figuré ici en compagnie de son ami, également sculpteur, Etienne Dalou. Injalbert, né à Béziers en 1845, est fils de tailleur de pierres. A 16 ans, il est tâcheron chez un ornemaniste, Paul Théodore, qui l'initie au dessin. Il finance ses études aux Beaux-Arts, avec une bourse "Ville de Béziers" notamment. Jamais il ne l'oubliera. A 29 ans, il remporte le Grand Prix de Rome. Revenu à Paris, les commandes affluent : statues pour l'Hôtel de ville de Paris, le pont de Bir Hakeim, "La Fontaine du Titan" (Plateau des Poètes, à Béziers... 15 ans de travail). En 1907, Injalbert côtoie Rodin, expose à Munich, Rio de Janeiro, en Italie. Il partage son temps entre son atelier parisien et la Villa Antonine à Béziers, où il invite Camille Saint-Saëns, Laloux, Joffre. Injalbert meurt en 1933. La Villa Antonine est léguée à la ville en 1935.
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Jean Moulin (Place Lavabre)

Le plus célèbre des biterrois est né à Béziers en 1899. Son bac en poche (obtenu au lycée Henri IV), il "fait son droit" à Montpellier, puis intègre le corps préfectoral. Un destin est en marche. La boutique du rez-de-chaussée incarne LA passion de Jean Moulin et sa "couverture" de Résistant : c'est sa galerie d’art niçoise, ouverte en 1942. Amateur de peinture, excellent dessinateur (les oeuvres présentées en vitrine sont de lui), il expose Bonnard, Chirico, Dufy, Matisse, Utrillo, Suzanne Valadon... Sa "couverture" ? Son activité de marchand d'art, qui lui permet de circuler, un tableau empaqueté sous le bras, entre Zones Libre et Occupée, pour accomplir sa mission dans la Résistance. Jean Moulin est donc un héros-artiste. Le 19 décembre 1964, lors du transfert de ses cendres au Panthéon, André Malraux le rappelle, dans son extraordinaire discours : « Le jour où (...) après l’avoir fait torturer, l’agent de la Gestapo lui tend de quoi écrire puisqu’il ne peut plus parler, Jean Moulin dessine la caricature de son bourreau...»
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Raimon-Roger Trencavel

Cette fresque et l'endroit où elle est peinte, illustrent "l'ADN" viticole de Béziers. Le nom de la rue, Tiquetone (Tiqueta en occitan), est l'onomatopée du son des marteaux, lorsqu'ils résonnent sur les cercles de fer dont on entoure les douves des tonneaux. Mais tonneaux et tonneliers incarnent aussi la métamorphose de Béziers, sous la "Monarchie de Juillet"(1830-1848) lorsque la bourgeoisie, par son pouvoir financier, acquiert le droit de vote et prend les rênes de la ville, refusant l'austérité imposée par Louis-Philippe. Les tonneliers furent les premiers à faire grève d'ailleurs, pour cette même raison, alors que la prospérité viticole arrive, que Béziers a besoin de place et sort des ses vieux remparts. A cette période, on construit les allées et la statue de Paul Riquet (1838), le théâtre municipal (1844), le Pont-Neuf (1846), le pont-canal (1858)...
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Les tonneliers (rue Tiquetone)

A la fenêtre du 1er étage, il montre son épée : Raimon-Roger Trencavel, vicomte d'Albi, d'Ambialet et de Béziers (fiefs tenus du comte de Toulouse), et vicomte de Carcassonne et de Razès (fiefs tenus du comte de Barcelone qui était dans le même temps roi d'Aragon). Fils de Roger II Trencavel -qui mourut alors qu’il avait 9 ans- et d'Adélaïde de Toulouse, il est donc le neveu du comte Raymond VI de Toulouse Raimon-Roger épousa Agnès, fille de Guilhem VIII de Montpellier (la jolie blonde que l’on voit à la fenêtre du 2e étage). De leur union naquit un fils : Raimond II Trencavel, dernier de la lignée…
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Jean-Baptiste Dortous de Mairan

L’un des plus brillants cerveaux nés à Béziers. Son CV en atteste : - Physicien, mathématicien, astronome, botaniste, lauréat de l’Académie des sciences de Bordeaux - Membre de l’Académie Royale des Sciences à partir de 1718 (et des sociétés savantes de Londres, Edimbourg, Uppsala, St Pétersbourg, Bologne...) - Membre de l’Académie Française à partir de 1743, il y fut ami de Voltaire. Il scrute les cieux, découvre une nébuleuse -baptisée M43-, près de la nébuleuse d'Orion ; il démontre que la vie des plantes obéit à un rythme circadien. Il étudia à Toulouse et Paris, avant de revenir à Béziers. En 1723, avec Jean Bouillet et Antoine Portalon, il fonde l'Académie de Béziers (qui dura 70 ans, puis disparut), destinée à "répandre dans le Midi le goût des sciences exactes". Il mourut le 20 février 1771, à l'âge, extrêmement canonique pour l'époque, de 93 ans. En 1935, l'Union Astronomique Internationale donna le nom de Mairan à un cratère lunaire de 39,49 km de diamètre et 2,67 km de profondeur!
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St Saëns et son opéra Dejanire (Place St Esprit)

Madame, Monsieur, permettez-nous de vous présenter Camille Saint-Saëns (1835-1921). Si le compositeur parisien est représenté ici, place St Esprit, c'est pour 2 raisons : 1- de l'esprit il en eut ce compositeur, sinon, on n'aurait jamais entendu son "carnaval des animaux" ou sa célébrissime "danse macabre". 2- sur cette place, au fond à gauche, se dresse l'hôtel particulier de son ami Castelbon de Beauxhostes (créateur des arènes de Béziers) ; et Castelbon avait commandé à Saint Saëns un opéra, à représenter justement dans ses arènes, célèbres pour leur acoustique extraordinaire. L'opéra, c'est "Déjanire", dont vous lisez l'affiche sur le mur. Saint-Saëns résida chez son ami Castelbon dans cet hôtel, comme l'indique la plaque posée près de la porte cochère.
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Casimir Péret (rue Riciotti)

Casimir Péret est né à Béziers en 1801, avant même que Napoléon devienne empereur des Français (1804). Mais lorsque Casimir Péret meurt, en 1855, Napoléon III a lui, réussi son coup d'Etat, s'est fait proclamer empereur. Une infâmie pour le farouche républicain biterrois : la IIe République proclamée en février 1848 Casimir, dans la foulée, est élu maire de Béziers. Mais Louis-Napoléon Bonaparte devien président de la République. Pour s'assurer d'un pouvoir plus grand et plus long, il fomente un coup d'etat, en décembre 1851. Mais à Béziers on s'insurge, Casimir Péret en tête. Il perd la bataille, est arrêté, jugé. Certains sont fusillés, lui est condamné au bagne. Et il meurt à Cayenne en 1855, en tentant de s'évader. Cayenne, évoquée dans ce décor en trompe l'oeil : voyez l'uniforme de bagnard pendu à un clou, les grilles aux fenêtres, la herse devant l'entrée, le modeste potager, comme les bagnards en cultivaient. Au-dessus, Casimir Péret figure, à la fenêtre, avec son écharpe tricolore de maire.
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Arlequin (façade arrière du théâtre municipal)

Le théâtre de Béziers, inauguré en 1844, est dit "à l'italienne", son décor "en bonbonnière". Soigneusement conservé, restauré, il est toujours là -et c'est le seul en France-, accueillant son public durant la saison des spectacles. Le décor est donc d'origine, la façade avec ses haut-reliefs de David d'Angers et ses colonnades grecques vient juste d'être rénovée. C'est peut-être pour tout ça qu'il est classé Monument Historique depuis 1975. Et puis, clin d'oeil à l'histoire de l'art théâtral, une fresque a été créée, sur sa façade arrière, en hommage à la Commedia dell'Arte : "mère" de toutes les troupes et du théâtre moderne. Au passage, dites donc bonjour à Arlequin...
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Jean-Marie Cordier (pointe avenue Clémenceau/avenue Ml Foch)

Béziers se situe sur une colline. L'été, les puits sont à sec. Les femmes s'échinent à descendre jusqu'à l'Orb, par la rue et la porte Tourventouse, puis remontent toute la colline avec leurs jarres pleines… Combat quotidien. Jusqu'en 1827! Car la ville émet “un appel d’offre”, que l'ingénieur -et initialement serrurier- Jean-Marie Cordier (1785-1859) remporte. Et le 23 septembre 1827, il réussit : Jean-Marie Cordier a construit une machine à vapeur, installée dans un moulin à eau médiéval bâti sur l'Orb, qui pompe et fait monter quelque 800 000 litres d’eau/jour jusqu’à une grande citerne, sur le parvis de la cathédrale Saint-Nazaire. Les fontaines de la ville se remplissent d'eau fraîche, alimentent les quelque 16 000 habitants de Béziers ! Jean-Marie Cordier devient le héros de la ville. Sa statue trône, au-dessus de son mausolée, au cimetière vieux de la ville.
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L'Arlésienne

Eh non, l'Arlésienne d'Alphonse Daudet et de Georges Bizet n'était PAS arlésienne. Mais biterroise. Elle s'appelait Marie Cauffopé, et habitait à cet endroit même, à l'angle des Allées Paul Riquet et de la rue Boïeldieu. Ici, vous la voyez à son balcon, et en-dessous, assis au café, Frédéric Mistral et son neveu, François. François était le fiancé de la belle mais... cette belle était infidèle. Il ne supporta pas cette trahison et se suicida, en 1862. Son oncle Mistral raconta l'histoire à Alphonse Daudet, qui la transposa dans "les lettres de mon moulin". A son tour, Georges Bizet (lui aussi assis dans le bistroquet) s'en empara, et composa "l'Arlésienne". Sacrée biterroise va...
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Trompe l'oeil des 9 écluses de Fonseranes

Vous pouvez poursuivre la balade, si vous aimez "crapahuter" en ville : En bas de l'avenue de la Marne, vous verrez le trompe l’œil consacré aux 9 écluses de Fonseranes, sur le Canal du midi. D'ailleurs, vous êtes "pile poil" sur le chemin, pour vous y rendre et les visiter...
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Fresque ASB-H

C'est une fresque à la gloire de l'ASB-H, club de rugby de Béziers fondé en 1911 et 11 fois champion de France -qui évolue aujourd'hui en Pro D2-, que vous verrez.

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