C’est une vraie Belle au Bois Dormant qui se réveille, le long du Canal du Midi, au bout du Quai Port-Neuf. Grâce aux soins intensifs, bienveillants et acharnés de Candy Miller et Charles Teboul, elle a ouvert jeudi 19 janvier son espace brunch-restauration-salon de thé. En attendant plus…

Charles Teboul et Candy Miller (Photo: Emma-Kara-Sandberg@theflowershop.se)

Elle cachait sa solitude et ses heures de gloire passées derrière de hauts murs et des arbres, dont la luxuriance devait plus à l’ensauvagement qu’à une recherche esthétique dite « à l’anglaise ».

La Maison Jullian, construite au tournant du XXe siècle par l’un des frères Jullian (Martien, pour être précise), se trouve au coeur de ce qui fut « l’univers » des Jullian justement : négociants en vins, ils inventèrent et produisirent la « Bouillie Bordelaise Céleste » contre le mildiou. Ils la fabriquaient dans leur usine, située juste derrière le mur nord du jardin, entre l’avenue Joseph-Lazare et le Canal du Midi : La Raffinerie, c’est eux ! Ils y extrayaient le soufre, indispensable à la composition de la bouillie. Exportée ensuite via la gare toute proche… et le Canal.

Le temps passa, ensevelissant famille, activité et héritage.

On verrait bien Marcel Proust attablé ici, écrivant quelques lignes de « A la recherche du temps perdu », non ?
(Photo : Emma-Klara-Sandberg@thefloweershop.se)

d’un coup de truelle magique…

Arrivent alors Candy Miller (qui a déjà plusieurs vies professionnelles derrière elle) et Charles Teboul (chef cuisiner, il a officié dans plusieurs « belles tables » parisiennes, dont l’étoilé « le Scribe »). Coup de foudre pour la maison, son environnement, pour Béziers… Ils vendent tout et s’installent au coin du Port-Neuf. Retroussent leurs manches – au propre comme au figuré -, pour rendre à la demeure et à son jardin leur lustre d’antan.

Rêvant d’une terrasse sous le magnolia plus que centenaire, de brunch dans le grand salon orientalisant, de chambres d’hôtes portant les prénoms des filles de Martien Jullian (Marguerite, Valentine, Alice-Rose…).

Les deux premiers rêves sont réalisés : prendre le thé dans le grand salon orientalisant, sous la coupole magnifiquement ornée et le majestueux lustre « orné de 396 baguettes en verre de Murano » précise Charles Teboul, est désormais possible : depuis jeudi 19 janvier, le volet « restaurant-brunch » de la nouvelle Maison Jullian est accessible au public.

Il ne reste plus qu’à achever la décoration et l’installation des 3 chambres d’hôtes, inondées de lumière, adoucies de couleurs pastel (mais pas trop). « Nous avons réalisé en sept mois ce qui aurait dû prendre beaucoup plus de temps » confie Candy. Mais le souci du détail anime ce couple et prend le pas sur le reste : même les interrupteurs et prises sont en porcelaine, reproductions de modèles du début du XXe siècle ; les linteaux au-dessus des portes, de vrais stucs ; les espagnolettes des fenêtres, délicieusement ornées.

Sans oublier que Candy et Charles cherchent encore à enrichir leur connaissance de la « saga Jullian » ; à préciser une flopée de projets pour faire vivre la maison, le jardin – incluant la serre et le pigeonnier – (concerts, festivals, séances de cinéma en plein air…).

« Cette ville m’étonne toujours, continue Candy, elle compte quand même 200 maisons labellisées remarquables. Je ne suis pas sûre que beaucoup d’autres villes puissent afficher cela. Et découvrir tout cela est un grand plaisir. D’autant que les Biterrois nous ont vraiment très bien accueillis ».

C’est certain : la Maison Jullian ouvre réellement, à quelque 120 ans, un nouveau chapitre de son histoire.

  • Ouvert du :
  • – jeudi au samedi de 12h à 18h (déjeuner et goûter ou « teatime » !)
  • – le dimanche, 2 services pour le brunch : 11h et 13h30

Coordonnées

MAISON JULLIAN
1 chemin de halage du Port Neuf
34500 BEZIERS

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Tel :  06 16 13 33 48

@ : info@maisonjuillan.com

www.maisonjullian.com

Monique

Comme un chat, elle a eu plusieurs vies ici et là, vécu des histoires et des moments d'histoire. Mais toujours, dans les regards, les sourires, les mots comme dans les livres, les archives des pays, territoires et villes qu'elle a parcourus, elle a tenté de saisir la "substantifique moelle" (chère à Rabelais) des lieux et des gens. Et elle aime les raconter, ces grandes et petites histoires...